Le Douro parcourt 872 kilomètres de sa source dans la Meseta espagnole jusqu’à son embouchure sur l’Atlantique. À la fois trait d’union et frontière entre le Portugal et l’Espagne, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, il traverse des villes chargées d’histoire et des lieux sauvages plus ou moins domptés par l’Homme.
Sa renommée a particulièrement augmenté au XVIIème siècle, lorsque des commerçants anglais ont réorganisé la filière vinicole en vue de l’exportation vers les îles britanniques de ce qui allait devenir le porto, confectionné à partir des vignobles en terrasse établis sur ses rives. Le vin y était acheminé, de l’amont vers l’aval, par rebelos, des bateaux typiques en forme de croissant, utilisés encore aujourd’hui par les croisiéristes en quête de tradition.
La première grande cité du Douro, sur son embouchure, c’est bien sûr Porto, qui doit en partie son développement au fameux vin dont elle est le centre exportateur. Mais le noyau historique de la ville est bien antérieur à l’essor de ce commerce, et témoigne des influences des multiples civilisations arabes, maures voire romaines qui l’ont modelé, au Moyen-Âge et dans l’Antiquité.
La cathédrale romane du XIème siècle en est un exemple parmi d’autres, tandis que les azulejos, ces mosaïques en camaïeu typiques du Portugal, ornent beaucoup des monuments de la ville, sur laquelle la tour des clercs, clocher du XVIIIème s’inspirant des campaniles italiens, offre un superbe panorama, jusqu’aux chais (les chais sont des entrepôts où sont stocké des fûts de vin et d’eau-de-vie) et maisons de commerce de Vila Nova, sur l’autre rive.
Plus haut sur le fleuve, c’est le Portugal rural qui déroule ses petits villages perchés au sommet de coteaux étagés par des rangs serrés de vigne.
Le paisible Douro voisine là, notamment à Vila Real, avec des joyaux d’architecture religieuse ou civile (le Solar de Mateus, une merveille de manoir baroque)(site officiel).
En bateau, on ne pourra manquer les ponts enjambant le Douro, dont le pont Mara Pia construit par Eiffel à la fin du XIXème siècle.
En amont le Douro fait frontière avec l’Espagne. Sa vallée spectaculaire s’y creuse en canyon avant de quitter le Portugal pour aborder la ville de Salamanque et son université vieille de 800 ans, ce qui vaut à la grandiose Plaza Mayor une vie nocturne intense animée par les quelques 30 000 étudiants que compte la cité : idéal pour achever la croisière de façon festive.
